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Mais que fait l’arbitre ?

9 juin 2016 | 0 commentaire

Après les promotions sur les téléviseurs HD, vous échapperez difficilement au déferlement de l’audimat du championnat d’Europe de football 2016. Mais, ce qui est moins connu est que les collectivités locales ont participé à grand frais à la rénovation des stades qui accueilleront la compétition. Avant le coup d’envoi, le point avec quelques termes empruntés au vocabulaire du ballon rond.

Terrain de jeu. La carte de France des dix stades qui accueilleront la compétition correspond (presque !) à celle des métropoles. Songez en effet que les métropoles de Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Nice et Lille ouvriront leurs stades aux compétiteurs. Paris a même deux stades, avec le Parc des princes et le Stade de France. Mais chut ! Car celui qui répéterait trop fort qu’il avait été envisagé de n’en garder qu’un seul se verrait taxer d’incompétence notoire et d’empêcheur de dieux du stade. Figurent en plus sur la liste Saint-Etienne et Lens. La nouvelle carte de France intercommunale ? C’est donc simple comme un terrain de football.

Béton moins cher viagra. Il ne s’agit pas ici de la technique ultra-défensive que notre entraîneur national enseigne à ses joueurs. Non, non, il est question des moyens financiers octroyés par les maires des villes d’accueil à la rénovation des stades.  Ici une garantie d’emprunt, de plus de 100 millions d’euros pour le stade de Lyon par exemple, là des subventions, en dizaines de millions d’euros pour Lens, Lille, Nice et Bordeaux. Au total, plus de 384 millions d’euros sont apportés en cash par les collectivités locales, au moyen de montages faisant largement appel à la technique du contrat de partenariat. Avec, qui plus est, la bénédiction de l’Union européenne. En effet, cette dernière range le plus sérieusement du monde ces aides au nombre des dérogations  « qui ne faussent pas indûment la concurrence » car la rénovation des stades est nécessaire « pour assurer la conformité des stades aux exigences de l’UEFA ». Ah d’accord, si c’est l’UEFA qui le demande, les collectivités doivent payer ! Les juristes apprécieront ce renversement de la nécessité de l’intervention publique suite aux injonctions d’un organisme privé…

Surface de réparation. Quelques jours après le congrès des maires, les esprits malins ne pourront s’empêcher de faire le rapprochement avec les annonces du président de la République, censées « réparer » le malaise des maires, avec une baisse de l’effort (attention, on n’a pas dit une augmentation des subventions !) demandé aux collectivités pour les dotations octroyées par l’Etat en 2017. L’arbitre a sifflé la fin de la récréation de la rigueur budgétaire uniquement pour les villes et intercommunalités. Justement celles qui financent les stades. CQFD

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