2019 dans le rétroviseur (4)
D’Alice au pays des zélus au grand-père du jeu des sept familles. Rendre compte en quelques phrases d’une année dans les territoires, avec ses très riches heures. Avant la trêve des trains, euh des confiseurs, retour en quatre épisodes sur l’année 2019. Aujourd’hui, le quatrième trimestre.
Octobre : Alice au pays des zélus. Fabrice Lucchini dans le rôle du maire de Lyon, installé depuis … longtemps, à la recherche d’un nouveau souffle, en vue de sa réélection. Direction la capitale des Gaules, avec une chargée de mission auprès du maire. « Tes notes obscurcissent l’esprit du maire. Maintenant, on passe au message ! » Tout est dit dans cette phrase, balancée davantage que prononcée par un (jeune) directeur de la communication au verbe plus expressif que les idées. Il faut donc faire vite, davantage que faire sens pour annoncer en… un tweet aux accents trumpiens l’orientation du maire pour le prochain mandat. On est un peu loin des deux conceptions traditionnelles de la vie de la Cité, définies par Platon et Machiavel.
Novembre : Designated survivor. Porte de Versailles. De notre envoyé spécial au congrès des maires. Des SUV noirs aux éclairs luminescents. Des membres suréquipés d’une unité d’élite claquent les portières, l’oreillette bien visible. Un homme descend. Les HK 417 sont sur les toits. Est-on à la frontière turco-syrienne ? Non, non, rassurez-vous, c’est juste un officiel venu dire aux maires qu’il les aime beaucoup, à l’occasion de leur congrès annuel. Il ne s’agit donc pas du dernier épisode de la série designated survivor. Quoique le maire aurait légitimement droit à ce qualificatif…
Décembre : Le jeu des sept familles. Dans la famille réforme, je voudrais le grand-père. Euh, il est à la retraite. Ben, pioche ! Si vous êtes à la recherche d’idées de cadeau de dernière minute, n’hésitez pas : un bon jeu des sept familles, pour tuer l’ennui à la gare de Pinpin-les-Oies (RER B) ou dans les cortèges, selon vos appétences ou espérances. Vous réviserez ainsi les clauses, notamment celles du grand-père ou du grand-frère. Sinon, il vous reste la mère (des réformes). Ou le nerf de la guerre. L’argent quoi. On vous explique pour ceux qui dorment devant les chaînes d’info en continu : les pouvoirs publics réfléchissent à mettre en place un système pour financer un déficit structurel annuel des retraites de 7 à 15 milliards d’euros par an. Dans le même temps, l’État finance sans bruit la suppression de la taxe d’habitation (TH) à hauteur de 15 à 20 milliards d’euros par an, en utilisant la bonne vieille TVA…