Le Premier ministre vient d’annoncer le report de la date butoir pour l’adoption de la nouvelle carte de l’intercommunalité, à deux jours de la convention nationale de l’intercommunalité. Il est vrai que l’automne est la saison traditionnelle des congrès des principales associations d’élus : entre la mi-octobre et la fin novembre, les principales associations d’élus vont tenir leur grand’messe annuelle avec, en clôture, le salon des maires et des collectivités locales qui se tiendra à Paris. A cette occasion, glissons-nous quelques instants dans la peau de notre quarteron, cet individu qui endosse tour à tour ou simultanément le costume de l’électeur, du contribuable, de l’usager et du citoyen. Et, tel un jeune lycéen en train d’acquérir la technique de la dissertation, voici l’introduction du devoir qu’il a remis.
Présentation Notre quarteron s’est mis dans l’idée de suivre pas à pas les congrès des grandes associations d’élus. Bien que s’intéressant de près à la décentralisation, il n’a eu eu ni invitation, ni billet préférentiel SNCF, ni tarif de congressiste, ni a fortiori dîner de gala ! A défaut donc d’effectuer un véritable petit Tour de France, il nous a fait part de ses impressions, à la seule lecture des programmes. Il voulait savoir quelle est l’association qui représente vraiment la décentralisation.
Définition(s)
Le quarteron a trouvé des associations (association des maires de France, association des régions de France) ou des assemblées (assemblée des départements de France, assemblée des communautés de France). Il a quelque peu hésité quant à la forme des réunions. En effet, il a vu sur Internet qu’il pouvait s’agir de convention, de salon ou de congrès. Bref, notre rédacteur se trouve donc face à une jolie polysémie.
Quelle idée générale ?
La quête de l’idée générale de ces congrès fut l’un des points les plus ardus de la préparation de son plan de dissertation. Il est vrai que notre quarteron a bien entendu parler des nécessités du nouveau souffle de la décentralisation. Mais il s’est quelque peu égaré dans la diversité des thèmes retenus pour les réunions, puisque chaque structure se présente naturellement comme étant centrale dans le débat :
» à Rennes, les 12 et 13 octobre, se déroulera la convention de l’assemblée des communautés de France (ADCF) intitulée « l’intercommunalité rebat les cartes » ;
» dans le Doubs, les 19 et 20 octobre, ce sera le congrès de l’Assemblée des départements de France (ADF) pour débattre du « département, territoire d’avenir » ;
» à Tours, les 17 et 18 novembre, l’Association des régions de France (ARF) propose de se réunir autour du thème suivant : « des régions plus fortes pour une France plus efficace » ;
» à Paris, les 27 et 28 novembre, l’association des maires de France (AMF) organise le salon des maires et des collectivités locales, avec pas moins de 70 tables rondes, débats et rencontres.
Annonce de plan
Mais, au fait, ne serait-il pas temps que soit organisé un temps fort de la décentralisation, au moyen d’une convention d’ensemble ? Quel que soit le nom retenu, ce temps fort aurait en point central les interrogations, dans les territoires, de celui qui est tour à tour usager des services publics locaux, contribuable local, citoyen actif dans les associations et électeur. Cette convention serait organisée dans les territoires et l’Etat n’en serait naturellement pas absent. Car, si notre quarteron ressent ce manque d’attention, c’est avant tout de pédagogie dont il a besoin. C’est à ce prix que la décentralisation, après avoir rapproché le pouvoir des élus locaux, rapprochera ce même pouvoir des concitoyens. Cela constituerait alors une véritable nouvelle étape de la décentralisation.