Baby boss dans les territoires
Imaginez le choc de voir débouler sur vos écrans (professionnels naturellement) Baby Etat… Euh pardon les collectivités locales. Vous savez, ces êtres mineurs à qui les parents octroient à peine un peu d’argent de poche pour subvenir aux besoins des territoires. Le choc serait rude, non ? A quelques semaines de la présidentielle, un affrontement titanesque en perspective…
C’est bébé qui commande ! Que dit bébé collectivités locales ? En hurlant, il réclame son biberon, euh pardon ses dotations… Car ses parents – Etat ont non seulement menacer de diminuer mais, en plus, ont décidé de passer à l’acte ! Non mais… Et, en dix ans, les investissements des collectivités locales ont diminué de 25%. Il est vrai que les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) n’arrêtent pas de lui dire de moins consommer, au risque d’être en surpoids. Vous aurez reconnu les juridictions des chambres régionales des comptes et de leur grande sœur, la Cour des comptes, qui cognent comme des sourds, année après année, pour demander une baisse des interventions publiques locales.
Bébé organise beaucoup beaucoup de réunions. Bébé colle à son temps. Il a souhaité rencontrer les « acteurs de la décentralisation ». Traduisez : ceux –que-l-on-interroge-mais-que-l-on-voudrait-voir-disparaitre. Mais bébé n’est pas dupe. Car ses grands frère et sœur lui ont expliqué que, avant chaque élection, c’est chaque fois pareil. Et que les bisous ne doivent pas tromper ! Plus la mamie vous embrasse, et plus vous devez vous méfier de ses intentions maléfices. D’ailleurs, dix ans plus tôt, une commission peuplée d’intellectuels parisiens déconnectés des territoires avançait doctement qu’il fallait supprimer les départements.
Bébé va-t-il sauver les territoires ? Que souhaite nous dire Bébé ? Que le problème n’est pas de savoir si l’on veut plus ou moins de jouets (pardon des moyens) mais ce que nous voulons véritablement pour notre pays. Et qu’il serait peut-être temps de considérer davantage ceux qui, dans les territoires, s’occupent des publics en difficulté, de la naissance à la mort. En réalité, heureusement que, dans les coins baptisés pudiquement de « en difficulté » ou en « revitalisation », les baby-Etat apportent ce soutien de tous les jours, par le biais des élus locaux et des services des collectivités, notamment ceux des mairies et des départements. Vous savez ces collectivités qu’il faudrait « rationaliser » pour éviter de dire « supprimer ». Car le plus souvent, l’asepsie d’un vocabulaire incompréhensible a remplacé la simplicité des solutions.