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Blitzkrieg

9 mai 2019 | 0 commentaire

10 mai… 1940. Un billet en forme d’hommage aux plus de 100000 morts de la campagne de France de 1940, plus meurtrière proportionnellement que les semaines les plus noires de 1914. Jour anniversaire du début de la Blitzkrieg de 1940, laquelle fut incontestablement positive… pour les blindés de Guderian et Rommel. En six semaines, la France va subir la plus humiliante défaite de son histoire. A l’arrière, les maires se retrouvent au premier plan, avec des moyens dérisoires pour traiter le flux des réfugiés.

Ardennes. Dès le début de la campagne de France, les blindés de Rommel franchissent allègrement le massif ardennais, réputé… infranchissable. En Belgique comme en France, pressés par les autorités locales, les habitants des villes et des villages fuient vers un improbable abri dans le Sud. Les autorités appliquent alors le plan d’évacuation des populations civiles de la « zone rouge » de la ligne Maginot. Ce plan a été mis en place pour préserver les civils en cas de guerre et d’occupation, et pour – théoriquement – laisser le champ libre aux mouvements des troupes. En quelques jours, huit à dix millions de Belges et de Français se retrouvent sur les routes, sous le feu des Stukas, ces avions allemands qui piquent sur les colonnes de réfugiés et les mitraillent en faisant retentir leurs sirènes hurlantes.

Les maires en première ligne. L’attaque allemande a vite perturbé tous les plans d’évacuation. Un immense et brutal exode international commence. Maires et préfets  se sont déjà plaints des aléas des plans d’évacuation. Le 14 juin 1940, les Allemands entrent dans Paris, déclarée ville ouverte pour se voir éviter le sort de Rotterdam. Le gouvernement se replie à Tours puis à Bordeaux, laissant la capitale aux autorités civiles de la défense. Dans un premier temps, les populations sont dirigées vers des centres de recueil, en arrière du front, avant d’être envoyées en convois ferroviaires vers des départements de l’intérieur. A titre d’exemple, Beaune-la-Rolande, bourgade de 1700 habitants, devient une ville de 40 000 réfugiés. Gien, Lorris, Ouzouer-sur-Loire, Pithiviers, sont transformées en immenses campements de réfugiés. Les populations locales s’inquiètent et les stocks alimentaires fondent.

L’étrange défaite. Pour la plupart des réfugiés de l’exode de mai et des zones évacuées préventivement, le retour aura lieu en septembre 1940, avec en priorité les agriculteurs, les postiers, les cheminots, les éboueurs, les médecins, les instituteurs en application de la convention d’armistice du 22 juin 1940. Tous ne rentreront donc pas dans leurs lieux d’origine, et les métropoles en zone libre vont se remplir de réfugiés que viennent rejoindre les démobilisés. Il en sera ainsi à Lyon, devenue le siège de l’université française de Strasbourg, à Marseille et à Clermont-Ferrand. Ces villes voient leur population exploser. Cette évolution urbaine provoque des tensions. Un an plus tard, l’ancêtre du plan local d’urbanisme verra le jour…

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