Commande publique : moins, moins vite, moins cher
Près de 100 milliards d’euros de commande publique en France en 2012. Moins de 75 milliards d’euros en 2016. On peut tourner les chiffres dans tous le sens. La réalité est simple : les acteurs publics achètent moins alors que les procédures sont plus longues. Dans ce panorama, les collectivités locales représentent plus de la moitié de la commande publique.
Soufflé (retombé). La nécessité de soutenir l’économie locale vient buter sur une réalité simple et douloureuse : l’achat public se contracte. Naturellement, le cœur des pleureuses peut reprendre sa triste chansonnette. Mais un observateur extérieur pourrait toutefois se demander s’il n’est pas un peu curieux de se lamenter l’après-midi sur la baisse de la commande publique après avoir cogné comme un sourd le matin sur « les-collectivités-locales-qui-dépensent-trop » ?
Galette (plus petite). Traditionnellement, la deuxième année qui suit les élections municipales (2014) voit les collectivités locales augmenter leur recours à la commande publique. C’est ce que les économistes appellent le cycle électoral. Or, en 2016, il n’a rien été constaté de tel. Au contraire, la commande publique a continué à se contracter, après un léger rebond en 2015. Le nombre des appels d’offre lancés par les collectivités a poursuivi sa baisse. Les collectivités commandent moins.
Nouvelle cuisine. Les collectivités locales représentent plus de la moitié de la commande publique. Elles sont, elles aussi, concernées par l’évolution de l’acte d’achat public. Dans ces conditions, et avec la contrainte de la sécurisation juridique absolue, tout ce qui tourne autour de l’ingénierie des projets prend une importance accrue. De quoi donner quelque espoir aux entreprises car, après le montage des projets, vient leur réalisation. Enfin, en principe…