Démarche historique s’étalant sur plusieurs siècles, la décentralisation a été conçue en France comme un processus de modernisation de l’action publique, en laissant le soin de décider au plus près de terrain, et d’approfondissement de la démocratie, en ne confiant pas seulement à l’électeur le soin de choisir mais en voulant impliquer plus souvent qu’auparavant et plus concrètement le citoyen.
Démocratie et anniversaire L’approche de la commémoration de l’anniversaire de la loi du 2 mars 1982, portant droits et libertés des communes, des départements et des régions doit nous interroger, au-delà naturellement du lyrisme qui marquera colloques et manifestations d’anniversaire.
En effet, la décentralisation n’est pas une fin en elle-même, on ne le répètera jamais assez ! Elle ne doit pas mésestimer aujourd’hui le risque de distorsion durable entre l’Etat et les collectivités d’une part, et le quarteron, composé du citoyen, de l’usager, de l’électeur et du contribuable, d’autre part.
Action publique et modernisation Les collectivités locales sont aujourd’hui confrontées à un immense défi, dans les activités qu’elles exercent tous les jours : la crise économique prolongée, conjuguée aux déficits des finances publiques, va se traduire, dans les prochaines années, par un resserrement de la dépense publique prise dans son ensemble. Ce message, si facilement exposé au niveau national, doit désormais être relayé au plus près du terrain, pour abandonner certains réflexes du « toujours plus » de dépenses publiques.
Dans ce contexte, les collectivités locales doivent montrer qu’elles peuvent adhérer à leur époque par l’innovation, par l’expérimentation et pourquoi pas par la diversification de leurs statuts.
Humilité et ambition Alors que le résultat de la réforme territoriale initiée en 2007 est bien plus modeste qu’escompté, gardons-nous des effets d’annonce et des réformes qui, à peine esquissées, sont balayées par le législateur suivant.
Est-ce à dire qu’il faut renoncer à toute ambition renouvelée pour les territoires ? Assurément non ! Mais, concrètement, ce n’est pas en invoquant un énième « nouvel acte de la décentralisation » que l’on s’en sortira. Car tout à la fois contribuable, usager, électeur et citoyen, le quarteron sera au cœur d’une décentralisation rénovée et réellement modernisée.
Pour faire franchir à la décentralisation une nouvelle étape, dans la simplicité et à coût maîtrisé, les prochains billets exploreront les pistes sur lesquelles notre quarteron pourra s’engager dès le printemps 2012.