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Le désenclavement de la Bretagne

6 août 2018 | 0 commentaire

Ça s’est passé un 5 août. En 1951. Le comité d’études et de liaison des intérêts bretons (CELIB) se constitue en association et va élire son président en la personne de René Pleven. Le CELIB est né de la prise de conscience de quelques hommes de se rassembler, au-delà de leurs divergences politiques, afin de moderniser la région Bretagne, plus particulièrement dans le domaine des infrastructures.

 

Le temps des horloges arrêtées. Le comité d’études et de liaison des intérêts bretons (CELIB) naît du constat de la situation économique bretonne, dont prennent conscience les élites. Il faut dire que l’ouvrage de Jean-François Gravier, Paris et le désert français, secoue d’autant plus la Bretagne qu’elle est un témoignage de ce désert. Aussi, les dirigeants bretons ont-ils voulu mener une action forte. C’est à Quimper, à la veille des fêtes de Cornouaille, en juillet 1950, qu’une centaine de personnes de tous horizons se retrouvent. Le maire RPF (Rassemblement pour le peuple français) de Quimper, Joseph Halléguen, annonce la création d’un organisme pour que les Bretons prennent en main leur avenir.

Contre la montre. Ce nouvel organisme regroupe élus, responsables économiques, sociaux, et culturel. Il devra parler et agir au nom de la Bretagne. La composition de son bureau reflète cette volonté d’union : deux gaullistes, deux socialistes, des représentants consulaires. René Pléven, le président élu en 1951, le restera plus de 20 ans. L’action du CELIB est amplifiée par le groupe des députés bretons qui n’hésite pas à faire pression sur des gouvernements à la majorité souvent fragile, dans cette Quatrième République, qualifiée par Michel Winock de « régime trop faible pour les temps trop durs ».

Horaire d’été. La réalisation la plus visible du CELIB sera le plan routier breton (PRB), qui consiste à ceinturer la Bretagne d’un axe routier à deux fois deux voies, et sans péage. Dans son discours de Quimper, le 2 février 1969, le général De Gaulle promet l’achèvement du désenclavement routier de la Bretagne, avec plus de mille kilomètres de voie express à deux fois deux voies, sans péage. Quelques décennies plus tard, un président de la République en exercice est revenu à Quimper, avec la volonté de s’inscrire dans les pas du fondateur de la Cinquième République. Mais sans nécessairement apporter les financements nécessaires aux projets évoqués…

 

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