dette et emprunt sont sur un bateau
Apparemment tout va bien ! Jamais les collectivités n’ont emprunté aussi bas, avec un taux moyen de 2,40% en 2014. La part de la dette locale dans la dette publique n’arrête pas de baisser et en représente moins de 9% en 2014. La situation des collectivités serait donc bien meilleure que ne le disent les Cassandre de tout poil. Mais alors on nous aurait menti ? Faisons appel à quelques phrases d’un conte ancien pour y voir clair.
Je suis la petite galette maligne… La part de la dette locale dans la dette publique totale baisse. C’est vrai ! Mais concrètement, cela veut simplement dire que la dette de l’Etat, approchant les 2000 milliards d’euros, augmente beaucoup plus vite que celle des collectivités. Il n’y a pas vraiment de quoi se réjouir. D’autant que cette hausse du stock de dette s’accompagne d’une baisse des recettes courantes des collectivités. C’est ce que les économistes appellent l’effet ciseau.
Faite avec un peu de farine… Dans un monde complexe, désintermédié et compétition pour les placements, cela signifie que la carte « collectivités locales » est appréciée par les prêteurs… jusqu’ici. Cela est une bonne nouvelle. Il convient seulement de ne pas oublier que les mêmes prêteurs sont naturellement sensibles à la situation financière future des collectivités. Comme l’épargne brute des collectivités est appelée à s’abaisser fortement, voire à devenir négative, c’est une autre chanson qu’entendront les emprunteurs.
Crois-tu ours pataud… N’oublions pas deux choses : l’emprunt ne représente que moins de 8% de leurs recettes des collectivités et il sert à financer des dépenses d’investissement. Et jamais en totalité puisqu’il doit y avoir une part autofinancée. Cette part autofinancée provient de l’épargne brute. Pour maintenir cette épargne à un niveau minimum, il faut procéder à un examen approfondi de ses dépenses, en raison notamment de la poursuite de la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités.