Les églises, c’est la France
45000 églises en France. Réparties sur l’ensemble du territoire national. C’est dire si la France a partie liée avec le catholicisme. Il est fondamental de rappeler ce chiffre alors que le terrorisme islamiste vient de frapper encore, cette fois-ci à Saint-Etienne-du-Rouvray (76), en exécutant un ministre du culte devant ses fidèles.
Racines. A la Révolution française, les 44000 paroisses deviennent 38000 communes. En un peu plus de deux siècles, le chiffre restera peu ou prou le même puisque l’on compte aujourd’hui un peu moins de 36000 communes. Le modèle territorial français est donc bâti autour des paroisses, échelonnées sur plusieurs siècles.
Nation. « Fils aîné de l’Eglise » est un titre qui fut porté par les rois de France, au-delà des vicissitudes des relations entre les papes et le pouvoir royal français, en construction tout au long du millénaire capétien. D’où l’expression de « fille ainée de l’Eglise » pour qualifier la France, utilisée d’abord par Lacordaire en 1841 puis par les souverains pontifes. C’est donc la France qui est aujourd’hui frappée, et non pas seulement la « communauté catholique », pour reprendre l’expression malheureuse qui a été employée ici ou là, au risque sinon de tomber dans le communautarisme que réfutent d’ailleurs les contempteurs du « modèle » républicain.
Sursaut. Rappelons que le 14-juillet fut choisi comme date pour commémorer la concorde des Français, célébrée lors de la fête de la fédération, le 14 juillet 1790, alors que la devise de la France était alors « la Nation, la Loi, le Roi ». Cette date fut décidée au début de la Troisième République. N’en oublions pas le sens. Nier les « racines chrétiennes de la France et de l’Europe », comme il y a quelques semaines par un commissaire européen – Français au demeurant ! – est une contre-vérité. Et cette contre-vérité est dangereuse. Car, quel avenir proposer à un peuple sans racines ou dont celles-ci sont réfutées ? Comment s’étonner au passage du discrédit dans lequel est tombée l’Europe ?