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Que faire des nouvelles régions ?

6 janvier 2017 | 0 commentaire

 

Les débats sur le découpage régional ont passionné les Français, en faisant appel à l’imaginaire, à la mémoire, aux racines. Aux racines des provinces de l’Ancien Régime, beaucoup. A la mémoire de l’histoire du XX° siècle, un peu, et à l’imaginaire, très peu. Où en est-on, un an après la mise en place des nouvelles régions ?

2015 : découpage. A l’issue d’un découpage controversé, les 22 régions métropolitaines mises en place dans les années 1960 selon un découpage très proche de celui effectué par le régime de Vichy ont disparu. Elles ont été remplacées par 13 régions. Quant aux élections régionales, elles se sont déroulées en décembre 2015. Mais il ne faut pas confondre diminution du nombre des régions et économies sur les finances publiques. Car le produit intérieur brut (PIB) cumulé des budgets des nouvelles régions n’a pas augmenté en les regroupant puisque l’on est parti de la même somme !

2016 : entre-soi. Les régions ont toutes trouvé un nom mais les nouvelles équipes peinent à trouver leurs marques, tant leur réorganisation coûte cher, notamment en temps : schémas à refaire, antennes à créer, susceptibilités territoriales à ne pas froisser… Certains exécutifs n’hésitent pas à laisser les structures anciennes, tendant à faire accroire que, non, finalement, les anciens territoires ne sont ni oubliés, ni délaissés. La caricature n’est-elle pas atteinte dans une région dans laquelle le cabinet est dans une ville et la direction des services dans une autre ville ? Pour ce qui est de leurs finances, l’Etat n’a pas hésité à augmenter les prélèvements obligatoires, par le biais d’une fraction de la TVA, pour financer les régions, mais non sans avoir baissé leurs dotations ! Comprenne qui pourra.

2017 : interrogations. A la veille de la présidentielle, les régions se retrouvent donc, encore et toujours, avec la même problématique : l’État ne veut pas leur laisser la moindre autonomie réelle. C’est là le drame des régions. Elles n’ont en effet pas de pouvoir réglementaire autonome en dépit de « groupes de travail », « rapports » qui aboutissent tous à la même conclusion … mais jamais suivie d’effets concrets ! De plus, la quasi-totalité de leur budget est consacré aux compétences obligatoires. Car les régions ne disposent toujours que de compétences affectées et agissent à l’intérieur d’un cadre contraint par la loi.

Au final, la réforme régionale n’a pas atteint son objectif d’économies. Les régions restent toujours des nains financiers. Les doublons de services menacent l’efficacité de l’action locale. Mais de là à revenir aux anciennes régions…

 

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