Fin du Débat !
Alors que la revue Le Débat met la clé sous la porte, après quarante ans d’existence, une question simple : pense-t-on encore dans les territoires ? Ou, dit autrement, la dictature de l’équilibre budgétaire et des péréquations et autres compensations ne se serait-elle pas substituée aux réflexions sur les sujets de fond ? Allez, on pose les smartphones un instant et on distribue quelques revues : Le Débat, les Temps modernes, Commentaire et Esprit.
Les temps modernes. Nouveau mandat. Nouvelle époque. Nouveaux enjeux. Enfin, normalement. Au lieu de quoi, les équipes administratives turbinent déjà sur les « zobés ». C’est comme ça que ça se prononce quand on parle des orientations budgétaires. Et il n’est désormais question que de pourcentage de variation (au choix, de l’endettement, des dépenses de fonctionnement…). Bon, en même temps, ne vous fatiguez pas trop puisque la revue a disparu il y a deux ans…
(Sans) Commentaire (et sous toutes réserves). Là, on passe de l’autre côté de l’échiquier de la pensée et on se tourne vers ceux qui « préféraient avoir raison avec Aron que tort avec Sartre ». Toutefois, les politiques dites libérales dans les territoires sont difficilement compatibles avec les demandes qui fusent de toutes parts et se résument simplement : plus d’aides ! Où ? Partout. Comment ? Sans augmenter les impôts (qui ont presque disparu).
Esprit (es-tu là ?). Lequel ? Celui du message (forcément court) et, son corollaire indispensable, de la communication ; sous-entendu, celle des réseaux sociaux. Avec une incidente sur le film sorti à l’automne 2019, Alice et le maire, dont l’une des répliques claque comme un fouet : « maintenant, ça suffit, on passe au message », alors que les équipes tentaient avec difficulté d’apporter une réponse de fond.
« Derrière les victoires d’Alexandre, on rencontre toujours Aristote. » Extraite de Vers l’armée de métier, cette phrase pourrait donner lieu à quelques fragments de réflexion. Avant les zobés ? Why not…