Le grand débat public
Bienvenue à Marwen. Tel pourrait être le sous-titre du grand débat dans les territoires. Ce qui a l’avantage de n’être connoté ni rat des villes, version parigot qui ne va jamais au-delà du périphérique, ni rat des champs, version gilet jaune contestataire qui roule en diesel. Bienvenue à Marwen donc. Et ça tombe bien, alors que Robert Zemeckis sort son film ces jours-ci. Son œuvre comporte quelques pépites auxquelles il sera fait appel. Suivez-nous dans cette odyssée spatio-temporelle.
Retour vers le futur. Initialement prévu pour démarrer à la mi-décembre, le grand débat national, suite à la crise des gilets jaunes va être lancé le 15 janvier. Il durera deux mois. Aux commandes, la commission nationale du débat public (CNDP) même si sa présidente vient de démissionner de sa mission de pilotage du grand débat public. En pratique, tout un chacun peut organiser un débat, à l’échelle de son quartier, de son village ou de sa région. La CNDP propose même un kit pour la tenue des débats et des stands pour recueillir la parole citoyenne sur le terrain. Un grand nombre des débats locaux se dérouleront dans des mairies.
A la poursuite du diamant vert, dans la France périphérique. Évoquée lors des vœux, une lettre du président de la République sera diffusée pour préciser les contours du débat national. Le débat s’articule autour de quatre grands thèmes : la transition écologique (se loger, se déplacer, se chauffer) ; la fiscalité et les dépenses publiques (prélèvements, fiscalité…) ; la démocratie et la citoyenneté (mieux associer les citoyens, mieux répondre aux questions des Français sur l’immigration) ; l’organisation de l’Etat et des services publics (présence de l’Etat et des services publics sur le territoire national, la place du numérique dans cette organisation, la lutte contre le réflexe de la concentration). Un débat foisonnant, surtout que la fiscalité est annoncée pour être « juste et efficace ». Ah bon, elle ne le serait pas actuellement ?
Forrest Gump dans les territoires. Le gouvernement a précisé que « les organisateurs de débats locaux ont la liberté de choisir tout autre thème qui leur semble pertinent ». Ouf ! On est rassurés. Tout ne sera donc pas piloté depuis Paris. Ce qui ferait désordre dès lors que la « lutte contre la concentration » – parisienne évidemment – est au programme. A la fin du temps réglementaire, des prolongations sont prévues, avec les Français qui « ne sont pas d’habitude les plus impliqués ». L’arbitre, euh pardon le Gouvernement, sera là mais « dans une logique d’écoute ». Cool comme diraient les jeunes. Et les décisions ? Pas si vite ! Ça attendra bien les européennes (les élections), peut-être même les municipales (histoire de faire miroiter quelques pincées de décentralisation supplémentaire). Et le référendum, c’est pour quand ? Bon, ne cherchez pas à tout compliquer. Déjà qu’on donne la parole au peuple pour s’exprimer, faudrait pas pousser quand même…