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29 octobre 1970. Georges Pompidou, président de la République, inaugure à bord d’une Renault 16 (de la régie of course) la liaison autoroutière continue Lille – Paris – Lyon – Marseille, à l’aire de repos de Savigny-lès-Beaune, sur l’A6 (attention, tout près du radar situé au PK 290,4). Cette aire est située à équidistance des près de 1000 kilomètres qui séparent Lille de Marseille. Elle comporte une plaque commémorative. L’occasion de suivre Bison futé, avant le week-end de la Toussaint.
L’arc de triomphe (des sociétés concessionnaires). En ce temps là… Ça veut dire avant la privatisation des sociétés d’économie mixte concessionnaires d’autoroutes (SEMCA). Et c’était simple car les dividendes réalisés sur les tronçons ouverts servaient à financer de nouveaux tronçons. Comment ? Ben, en allongeant la durée des concessions. Cela s’appelait l’adossement. L’Etat veillait au grain. Mais le Conseil d’Etat a dit plus tard qu’il fallait arrêter cela. Car il fallait désormais é-qui-li-brer les opérations. Bon d’accord. Mais comment fait-on ? Avec un plan de financement qui inclue notamment les gros sous des collectivités locales.
L’Arche de la Défense (des automobilistes). A l’heure du tout-auto, il fallait quadriller la France. Aux mille premiers kilomètres nord-sud (A1 A6 A7), succéderont les liaisons vers l’est (A4 A5), vers l’ouest (A13 A10 A11), vers le sud (A20) puis par le massif central (A71 A75), entre l’Atlantique et la Méditerranée (A61 A62 A9 A8). Au triangle de Rocquencourt de la grisaille de l’année succéderont les bouchons de Beaune (A6 A31 A36) et de la vallée du Rhône surchargée. N’oublions pas les petits chanceux du plan routier breton (PRB), accompagné de la gratuité des deux fois deux voies, à 110 km/h (attention aux contrôles de l’EDSR, notamment près de Quimper) et du refus d’une quelconque taxation via les portiques écotaxes. Et ce n’est pas les bonnets rouges qui vous contrediront… Quid des transversales ? On les affubla de jolis acronymes tels que la RCEA (route centre Europe Atlantique), une GLAT (grande liaison d’aménagement du territoire) aux allures de LACRA (liaison assurant la continuité du réseau autoroutier). Et les aménagements ? Allez voir les zélus… En 2100, à la 24ème génération des contrats de plan, ça devrait être achevé.
Le rond-point des Champs (des gilets jaunes). A l’heure des mobilités (c’est plus chic que les transports, non ?), il fut décidé en haut lieu que la France du diesel qui pue et des fumeurs de Gauloises sans filtre appartenait au passé. Et zou, il fallait s’en débarrasser, en augmentant la taxation du gazole. Oui, mais dans les zones rurales ? La LOM (loi d’orientation sur les mobilités) devait régler tout ça, à coups de versement transport (VT) devenu d’un coup de baguette magique versement mobilité (VM). VM qui fit porter sa croix (de guerre) urbaine sur les théâtres d’opérations des expérimentations (TOE), grâce à des parkings relais gratis payés par les zélus. Quelques ronds points plus loin, l’État a renoncé à une partie de la hausse de la fiscalité sur les carburants. Mais bon, maintenant que tout le monde doit être au lit à 19 heures…