La quinzaine de Roland Garros à Paris, c’est maintenant. Avec sa terre battue. Attention, on n’a pas dit la terre brûlée ! Profitons-en pour faire une petite incursion territoriale, avec l’essentiel du vocabulaire propre au tennis. Concentrons-nous donc sur la tête de série numéro un, le service, le concurrent qui déclare forfait, et sans oublier les ramasseurs de balles …
Les ramasseurs de balles : les communes. C’est un peu comme au vrai tournoi : le service de ramassage des balles est gratuit. Enfin presque… Chut ! Ne le dites pas à la majorité parlementaire actuelle. Elle croit que c’est gratuit de faire ramasser par les communes toutes les compétences dont l’Etat se déleste. Avec, en plus, la bénédiction de la commission des lois pendant toute la législature. Cela pourrait donner des idées aux candidats pour les législatives pour 2017 en demandant, par exemple, des comptes aux parlementaires sortants de l’actuelle majorité sur les surcoûts de ces abandons pour les communes. Citons pêle-mêle l’enregistrement des PACS, la fin des amendes de voirie et leur remplacement par une « redevance de stationnement ». Pour recouvrer la dite redevance, les communes n’ont qu’à se débrouiller…
Tête de série numéro 1 : le sujet de la baisse des dotations. La chanson est répétée jusqu’à plus soif. Sur trois ans, les dotations de l’Etat aux communes baissent de plus de 10 milliards d’euros. C’est la première fois depuis que les collectivités existent que leurs budgets sont stables sur trois ans. En vision financière d’ensemble, Il faut se réjouir de cette stabilisation de la dépense publique.
Au service : l’association des maires de France. L’AMF endosse depuis des mois le short de la résistance à la baisse des dotations. Il se murmure que ses dirigeants seraient même prêts à rater quelques matches à Roland Garros pour monter au filet, et ce à l’occasion du congrès des maires de la semaine prochaine. Ils espèrent éviter le revers de l’échec. Bon, ils pourront toujours dire « qu’ils se sont bien battus mais que leur adversaire était trop fort ». Non, non, vous ne vous trompez pas, il ne s’agit pas de la conférence de presse du battu du jour !
Forfait : les intercommunalités qui disparaissent. Bien sûr, le sujet ne fait pas la une des médias nationaux. En un an, le nombre des intercommunalités va baisser de plus de 40%. Mais ça c’est pour les petites communautés. Pour les communautés urbaines et les métropoles, ça va plutôt bien. Leur nombre augmente. Non pas que leur population ait subitement fait un bond ! Non, non c’est plus prosaïque : ici un lot de consolation pour cause de perte du statut de capitale régionale. Et hop, je te promeus communauté urbaine. Ailleurs, un accommodement avec la règle du seuil minimal de population à respecter et, hop, tu deviens métropole. C’est plus chic, non ? Source d’économies… Euh, puisqu’on vous dit que ça va mieux…