la boite a outils des politiques publiques
Ça marche pour tout ; ça fait gagner du temps et ça ne coûte pas cher. Qui suis-je ? La boite à outils. Mais c’est bien sûr… Cette formulation est devenue le point d’entrée obligé de toute nouvelle « mesure » de politique publique, même si son utilisation par l’actuel Président de la République avait fait sourire au début du quinquennat. Et naturellement les collectivités locales n’y échappent pas ! Dernier exemple en date, le commerce de proximité, pour lequel les élus locaux vont disposer de la « boîte à outils » nécessaires, après les annonces faites en fin mai 2015.
Ça marche pour tout. Observons bien les annonces des politiques publiques depuis quelques années. Aucune annonce n’est désormais formulée sans que l’on ne prévoit la « boite à outils » correspondante. Cela fonctionne pour le logement, pour les communes nouvelles, pour la politique de la ville, pour le contrat de plan, pour la prévention des risques. Tout paraît simple quand une « mesure » est sur le point d’être prise puisque, pour sa mise en œuvre, la boîte à outils en précisera les modalités !
Ça fait gagner du temps. Une simple question de sémantique ferait prendre conscience que si la boîte à outils est vide, il va être difficile de passer à la réalisation concrète. D’où le temps passé désormais en « diagnostics », « analyses », « rencontre des acteurs ». Les mots et les choses, comme disait Michel Foucault…
Ça ne coute pas cher. En ces temps de rareté de la ressource budgétaire, il est naturellement compréhensible de vouloir diminuer l’impact financier des mesures proposées. Mais pour autant, les citoyens ne sont pas dupes de cet empilement d’annonces, qui ne se traduit que difficilement in concreto et pour des engagements financiers de plus en plus faibles. A titre d’illustration, il y a quelques semaines, un énième plan pour l’adaptation des logements des personnes âgées se traduisait par la mise au pot de 20 millions d’euros au niveau national. Vu que le nombre de personnes de plus de 75 ans avoisine les 7 millions d’euros, on aurait pu demander à un élève du primaire le montant moyen de l’aide par personne âgée…