La perte du triple A et ses conséquences sur le secteur public local
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Jusqu’à l’été dernier, évoquer le multiple A relevait plus du spécialiste de l’andouillette que de la note suprême du masterchief des Etats !
Expliquons La notation des Etats a débuté en 1918. Pour la France, cela correspond à l’apogée de sa puissance économique et militaire. Cette année-là en effet, Foch est nommé généralissime interallié à la conférence de Doullens, six mois avant l’armistice, jouant ainsi le rôle que jouera Eisenhower en 1944. En sortant exsangue du conflit, les illusions de la gloire de la victoire masquent en fait le « changement de catégorie » de la France, reléguée au rang de puissance de second rang, contrainte de s’endetter davantage.
De la Grande dépression des années 1930 aux années 1970, la notation des Etats est peu utilisée. Elle fait un retour en force lorsque le marché des obligations d’Etat est reparti, après le premier choc pétrolier de 1973.
Assumons En quarante ans, l’Etat français est devenu un emprunteur massif et pour le calcul de sa dette publique, les collectivités locales sont comptabilisées. Il est donc faux de prétendre que les collectivités ne seraient pas concernées car faiblement endettées. Rappelons seulement que les dotations, payées par l’Etat, représentent près de la moitié de leurs budgets.
Concrètement, l’esprit d’endettement l’a emporté sur l’économie de fonds propres. Sans entrer dans les querelles sur ce qu’est la « bonne » dépense publique, la France a privilégié les dépenses de court terme, renvoyant à d’autres, c’est-à-dire plus tard, le paiement de la facture.
Réformons La dégradation de la note de la France est un constat sur sa non capacité actuelle à réduire, et pas seulement à maîtriser la hausse, son endettement. Cette dégradation appelle une réaction à laquelle les collectivités n’échapperont pas. Elle passe d’abord par une prise de conscience quant à l’endettement et par l’acceptation du raisonnement selon lequel l’accumulation des projets locaux financés par endettement va devoir être réduite.
En 2011, l’Etat a dû pallier le désengagement du secteur bancaire. Si son intervention était appelée à se pérenniser dans les années à venir, comment demain pourrait-il se désintéresser du contenu, et donc de la validation, des projets que les collectivités locales financeraient par emprunt. Les collectivités devraient intégrer cette donnée.