la republique ? non la France…
Utilisons les mots avec justesse, et non avec emphase. Fêter la république. Certes. Pourquoi le 21-septembre ? Il s’agit de la date anniversaire de la proclamation de la République, en 1792. Mais cette date est aussi, dans notre imaginaire, couplée à la victoire de Valmy, le même jour, sur les armées de la coalition européenne. Victoire remportée par les armées françaises. « Ici est née une Nation » pourra s’exclamer Goethe. La Nation française. N’oublions pas que le 21-septembre est également accolé aux « massacres de septembre 1792 ». La République n’a pas connu que des jours heureux.
La France. Il convient de se méfier de ce glissement sémantique qui semble s’être opéré depuis des années tendant à assimiler « la France » à « la République » et de parler à tout bout de champ des « valeurs ». Ce n’est pas la même chose. La France est personnifiée. C’est notre histoire. « C’est un bloc » comme disait Clemenceau, qui accepte son passé. Quant à la République, c’est un régime.
C’est quoi la France aujourd’hui ? Rien de tel que de se remémorer la phrase de Renan, prononcée après la défaite de Sedan de 1870, pour clarifier : « avoir fait de grandes choses ensemble et vouloir en faire encore ensemble ». Telle est justement la difficulté aujourd’hui. Pour sortir de la démocratie compassionnelle, il faut se projeter dans l’action. Dans ces conditions, utilisons les mots avec justesse, et non avec emphase.
La vision. Nous vivons dans des sociétés ouvertes, désenchantées, désacralisées et trop souvent vides de sens. Dans les collectivités locales, la République s’incarne dans la vie de tous les jours dans la mairie. Il est important de se le rappeler : disposer d’un bâtiment totalement dédié aux actions municipales, nous le devons à la loi communale de 1884. Et si aujourd’hui, fêter la république, c’était aussi accepter que notre modèle du « toujours plus de dépenses publiques » a vécu ? C’était d’accepter que la situation de la France lui impose des efforts financiers, y compris de la part des collectivités locales. Tout simplement pour payer la dette publique qui dépasse désormais une année de production totale. La République, c’est donc concret !