– 80 – Difficile d’échapper à cette pique, euh ce chiffre, en ce 1er juillet qui approche à grand pas. 80, pour la limitation de vitesse sur les routes sans séparation. Allez, vous pouvez remiser au grenier le jeu des mille bornes et ses lièvres véloces, pour vous replonger dans les tubes des années… 80, par exemple dans le vieux tacot de Joe Dassin qui « rêvait de Provence et mourut à Fontainebleau », peut-être d’ailleurs pour avoir dépassé le 80.
Election. 80, c’est l’âge limite des cardinaux pour voter lors d’une élection papale dans un conclave. Ouf ! On est sauvés. Car, à voir les pouvoirs publics répéter jusqu’à plus soif les vertus de la limitation de vitesse, on ne sait plus très bien si le risque « assumé » de l’impopularité laisse tant de marbre que cela nos édiles nationaux, à quelques mois des… élections locales.
Transition. Ça tombe bien car 80, c’est le numéro atomique du mercure, dont la caractéristique est d’être un métal… de transition. Les pouvoirs publics promettent une mesure d’expérimentation, prise pour deux ans, peut-être pour tester la bravoure de automobiliste sur les 380.000 kilomètres du réseau départemental ? Il a même été précisé que « le surplus des recettes perçues par l’État irait dans un fonds d’investissement pour la modernisation des structures sanitaires et médico-sociales destinées à la prise en charge des accidentés de la route ». C’est tellement bien dit qu’on a presque envie de taquiner le tachymètre pour contribuer à ce fonds.
Sommation. En somme, cela vient du département éponyme ? Que nenni. La somme de tous les panneaux à changer : environ 20.000. Puis 40.000 nouveaux panneaux à installer. Ah bon, on en remet plus qu’on n’en démonte ? Ben oui, pour que votre cerveau imprime plus vite. Et c’est qui qui va s’y coller ? Les « gestionnaires de voiries », pour l’essentiel les conseils départementaux, mais aussi les zintercommunalités. Et, question triviale, qui paie ? Du côté de la sécurité routière, on parle de « coût de transition de la mesure ». C’est plus chic. « Entièrement financé par l’Etat», assure le Premier ministre. Bercy beaucoup.
Laissons à l’Apocalypse de Saint Jean le mot de la fin : 80, c’est le poids en livres des prunes, euh pardon des grêlons, qui s’abattirent du ciel sur les hommes, peut-être pour les mater en réduisant leur force…