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Le Tour de France et les collectivités locales

9 juillet 2012 | 0 commentaire
Jean Luc Boeuf

Jean Luc Boeuf – spécialiste des collectivités locales et de leur financement

Comme le modèle républicain, le Tour de France est né à la Belle Epoque. Sa création traduisait une double ambition, celle de faire connaître la France aux Français d’une part et celle de participer à la diffusion d’un fort sentiment national, d’autre part ; contribuant ainsi à la « nationalisation » de la société française. Que nous enseigne aujourd’hui le Tour vis-à-vis des collectivités locales, alors que la Grande Boucle bat son plein pour sa 99ème édition ?

Diversifier. S’il y a bien longtemps que le Tour de France ne fait plus le tour de la France, cette épreuve-phare a noué au fil des années une relation privilégiée avec les collectivités locales, au premier rang desquelles les communes mais aussi, les départements et plus récemment les intercommunalités, alors que les régions sont encore peu concernées. Cette France que le Tour met en scène n’est pas seulement unité. Elle est ausi diversité, reflet des petites patries. Le tracé sans cesse modifié permet de visiter, chaque année, des lieux inédits.

Aménager. Le passage de la Grande Boucle a contribué à ouvrir des passages routiers, comme dans les Pyrénées, dès avant la Première Guerre mondiale. Après la Libération, le Tour a accompagné le développement de stations touristiques, comme à l’Alpe d’Huez. Mais surtout, chaque année, l’arrivée du Tour dans un territoire est l’occasion de l’embellir, avec des débats répétés chaque année sur le « coût de la Grande Boucle ». Donnons raison à ses détracteurs : le chiffrage précis est impossible ! Rassurons les contribuables : le coût demandé aux collectivités locales est modique. Il est le même pour tous et n’empêche pas les plus petites collectivités de demander force subventions aux autres collectivités… Le millefeuille territorial fonctionne ainsi parfaitement !

Communiquer. Prestigieuse vitrine et support publicitaire, le Tour attire les élus sur ses routes et ceci est une constante de son histoire. Aujourd’hui, la Grande Boucle est l’occasion pour les collectivités locales de mobiliser l’ensemble des acteurs présents sur un territoire. On pense bien sûr aux entreprises mais l’on ne saurait oublier le rôle social, comme par exemple les manifestations organisées l’année qui précède la passage duTour, par exemple dans les écoles.

Le Tour est somme toute assez peu sensible aux phénomènes tels que la médiatisation, plus que la présence, du dopage, comme en témoignent les foules toujours aussi nombreuses sur les routes. Un peu comme si cet espace de fête et de loisir au coeur de nos sociétés complexes devait être préservé. Le Tour de France, ou la fête de juillet…

par Jean Luc Boeuf .

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