Mais que font les regions ?
Alors que l’assèchement du pouvoir financier et fiscal des régions rend impossible aujourd’hui le financement de grands projets, opérons un arrêt sur image le 3 juillet 2006. Ce jour-là, les premiers coups de pioche des travaux de la ligne ferroviaire à grande vitesse Rhin-Rhône débutent. Pour le lancement du plus gros chantier de génie civil d’Europe de la décennie, la participation financière des trois régions Alsace, Bourgogne et Franche-Comté a été déterminante, en finançant plus du quart du projet. Régions qui disparaissent demain dans le cadre du nouveau découpage.
Apogée – déclin – renouveau. Après avoir atteint son apogée en 1913, le déclin du réseau ferroviaire français a été continu. La construction de la ligne à grande vitesse Paris-Lyon à la fin des années 1970 a marqué le début d’un renouveau. Financés par la SNCF et par l’État, les investissements réalisés en faveur du TGV ont été massifs. Désormais, l’ensemble des territoires et de leurs acteurs veulent bénéficier de l’effet TGV.
De l’étoile de Legrand à la première ligne non reliée à Paris. Apres l’achèvement de la ligne Lyon Méditerranée, l’État a appelé les collectivités locales à la rescousse pour financer les lignes nouvelles. La ligne Est n’a pu voir le jour que grâce à l’apport financier de l’Alsace, de l’Ile de France, de la Lorraine et de Champagne-Ardenne qui, ensemble, ont apporté près du quart du financement de la ligne nouvelle. Pour la LGV Rhin Rhône, l’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de la première ligne non reliée à Paris directement. Une première depuis l’étoile de Legrand de … 1841. En projet depuis près de trente ans, le projet va bénéficier du soutien de l’Union européenne en raison de l’axe Allemagne – Espagne – Italie, rendu possible par le couloir Rhin – Rhône. Il faudra toute la ténacité des élus, au premier rang desquels le président de la région Franche-Comté Raymond Forni et le président de la région Alsace Adrien Zeller, pour à la fois arracher les financements de l’Etat et de l’Union européenne et convaincre les collectivités de leurs régions et leurs habitants de l’intérêt d’un tel projet. Pour la Franche-Comté, vont participer la région, trois des quatre départements et les communautés d’agglomération.
Assèchement financier et fiscal. Aujourd’hui, la file d’attente des projets de lignes ferroviaires à grande vitesse en attente de financement est longue. Mais le modèle économique a changé car les régions ne disposent plus des marges de manœuvre financières leur permettant de s’engager massivement dans de tels projets, d’autant plus que le financement des trains express régionaux (TER) nécessite de leur part l’engagement de lourds moyens.