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Les (mauvais) comptes d’Andersen

25 juin 2018 | 0 commentaire

« Ça » devait passer tout seul. Mais quoi donc ? Les contrats de maîtrise financière entre l’Etat et les plus grandes collectivités. Ces dernières rechignent désormais à avaler tout cru la potion. Est-ce si étonnant ? Il faut dire que Bercy n’a même pas pris la précaution d’ajouter quelques adjuvants pour faire passer la pilule. A l’aide de quelques comptes, euh pardon de contes,  d’Andersen tâchons d’y voir plus clair, à quelques jours de l’échéance du 30 juin.

La pièce d’argent (qu’on ne verra pas). La chansonnette est tellement connue qu’elle en devient éculée. Signez et vous aurez un « geste ». Lequel ? Mystère. Ne signez pas et la malédiction va s’abattre sur vous jusqu’aux sept prochaines élections locales. Remarquez que, après avoir supprimé presque toute autonomie fiscale et contraint les dotations, il n’y a plus grand chose à ronger.

La petite sirène (du surendettement). L’Etat demande aussi, dans ses contrats, de « maitriser » leur endettement. Certes. Deux chiffres permettent toutefois de mettre en perspective cet « impérieux » besoin. 200 milliards d’euros : c’est le montant de la dette cumulée des collectivités, peu ou prou identique à ce qu’il était… en 2006. 2000 milliards d’euros. Tel est le montant de la dette de l’Etat, deux fois plus qu’en 2006. Allez, circulez, à 80 km/h naturellement, il n’y a rien à voir.

Une feuille tombée du ciel. Les audits ! C’est l’une des antiennes répétées jusqu’à plus soif : les zélus devraient faire certifier leurs comptes par des cabinets spécialisés. En voilà une idée qu’elle est bonne. Sauf que ce n’est pas très gentil pour la Cour des comptes, et pour ses petites sœurs, les chambres régionales des comptes dont c’est censé être le job, non ? Et puis il faudrait que les cabinets d’audits soient en capacité de s’extraire de cette langue de bois selon laquelle « la responsabilité du cabinet bla bla bla… ne saurait être engagée dès lors que… »

Une suggestion pour conclure : transformons les collectivités locales en gigantesque tableau de bord, piloté depuis Bercy, avec force variations, écarts à la moyenne et autorisations préalables. Plus besoin de contrats. Plus besoin de contrôles. Plus besoin d’élections… Le rêve bercyen par excellence.

 

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