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Les présidents de la République et la décentralisation

4 décembre 2016 | 0 commentaire

Comment un président de la République peut-il influer sur la décentralisation sous la Cinquième République ? Alors que la campagne présidentielle pour 2017 bat son plein, la question vaut d’être posée. Même si selon l’expression de Georges Clemenceau, à l’occasion d’un débat tenu au début du vingtième siècle, la décentralisation serait une « idée serait bonne pour les chimères de l’opposition »… En y regardant de plus près dans l’histoire de la Cinquième République, le rapport des Présidents avec la décentralisation est plus subtil qu’il n’y paraît.

De Gaulle et Sarkozy. Certains Présidents ont voulu réformer le système par eux-mêmes mais sans y parvenir. C’est ainsi que Charles De Gaulle (1958-1969) tente à la fin de son mandat de faire aboutir la réforme sur la régionalisation et le Sénat, mais sans y parvenir. Sa défaite au référendum du 27 avril 1969 provoque son départ. Nicolas Sarkozy (2007-2012) s’est essayé à la rupture, avec la volonté de « big bang territorial », qui débouche sur la création du conseiller territorial, appelé à siéger tant à la région qu’au département, mais finalement non installé à la fin de son mandat.

Giscard et Pompidou se procurer viagra. D’autres présidents de la République ont davantage surfé sur l’idée décentralisatrice, mais sans arriver toutefois à la concrétiser. Georges Pompidou (1969-1974) fera de la région un simple établissement public. Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981) considère le rapport Guichard de 1976 intitulé « Vivre ensemble » comme une simple base de travail. En réalité, ce rapport constitue un document essentiel, préfigurant les réformes qui seront mises en place dans les années 1980. Jacques Chirac (1995-2007), issu pourtant du système cantonalo- départemental, se sera contenté de laisser en cours de route son Premier ministre changer le fusil d’épaule en faveur du département plutôt que la région, en raison des résultats calamiteux aux élections régionales de 2004.

Mitterrand et Hollande. François Mitterrand (1981-1995) met en application une véritable pensée décentralisatrice, dès l’été de son élection, avec l’appui de son ministre de l’intérieur et de la décentralisaton, Gaston Defferre. En moins de sept mois, ce qui devien- dra la célèbre loi portant droits et libertés des communes, des départements et des régions, est mise sur pied, ouvrant la voie à la fin de la tutelle qui pesait jusqu’ici sur les collectivités locales. François Hollande (2012-2017) a mis fin au conseiller territorial. Il a fait diminuer le nombre de régions mais sans en augmenter le poids économique ou juridique. Il a dû reculer sur la dispartition des départements, pourtant annoncé solennellement en conférece de presse. La mesure phare ne serait-elle pas finalement la forte baisse des dotations aux collectivités, obligeant ces dernières à repenser leur action ? Toutefois, et bien que rendue nécessaire pour redresser les finances publiques, cette mesure n’est en rien décentralisatrice…

 

 

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