Cette phrase illustre parfaitement les contradictions de la commande publique, aujourd’hui en France, bien que prononcée par les humoristes il y a près d’un siècle. Raoul Perret fut un éphémère ministre des finances, après le Cartel des gauches (1924-26), et alors que la France s’enlisait dans les illusions de la victoire perdue de 1919. Aujourd’hui, la commande publique du secteur local est en berne, et ce depuis quatre ans. La raison principale provient de la stagnation, voire de la légère diminution des dépenses locales.
On a tous une raison d’aimer la commande publique. La commande publique locale représente 70 milliards d’euros de dépenses en 2015, soit un peu plus d’un quart des budgets locaux. Précisons que cette notion de commande publique couvre des prestations en investissement et en fonctionnement. Elle concerne les travaux (neuf, renouvellement et rénovation), services, fournitures et ingénierie. Pour les deux-tiers, la commande publique se concentre sur les bâtiments (9 milliards d’euros), le logement (8 milliards), la voirie (non, les collectivités ne construisent pas que des ronds-points !), le scolaire et le champ sanitaire et social (7 milliards pour chacun), les autres bâtiments publics (6 milliards).
Tout n’est plus permis. Avec une baisse de 16% pour la période 2012-2015, la commande publique est de 13 milliards moins importante en 2015 qu’elle ne l’était en 2012. Et c’est en 2014 que le décrochage le plus important a eu lieu. En effet, après une baisse de 3% entre 2012 et 2013, on a enregistrée en 2014 une chute de 14% par rapport à 2013. En 2015, il y a eu une légère reprise de la commande publique, avec un petit sursaut de 2% en valeur. Au demeurant, la différence est nette entre, d’une part, les communes et intercommunalités, dont les marchés affichent une hausse de 8% en 2015 et, d’autre part, les départements et les régions, pour lesquels la poursuite de la baisse est de 11% france viagra prix.
Il faudra leur dire ! 80% de la baisse de la commande publique est liée à trois secteurs que sont le logement, le domaine sanitaire et social et les déchets. Les travaux neufs ne représentent désormais plus qu’une part modeste de la commande publique, avec 16%. Ils ont même reculé de 28% en 2014, puis et, à nouveau, de 2% en 2015. On assiste bien à une rupture avec le cycle électoral précédent, où de nombreux travaux neufs avaient été lancés dans l’année suivant les élections. Le logiciel de fonctionnement des collectivités locales a bel et bien changé. Les annonces récurrentes du énième plan de relance indiqué par les pouvoirs publics viennent buter sur la réalité du secteur public local : ses recettes baissent et il participe, un peu, à la résorption des déficits publics.