Revenu universel
Plusieurs présidents de conseil départemental viennent d’annoncer qu’ils sont candidats à l’expérimentation du revenu universel sur leur territoire. Quoi de plus normal après tout puisque les départements versent déjà le revenu de solidarité active (RSA).
L’idée. Quels buts assigner à un revenu minimum ? Il peut s’agir de protéger l’individu en lui affectant un « minimum à vivre ». Ou bien d’améliorer le système actuel en adaptant le modèle de « sécurité sociale » aux enjeux actuels. Ou encore de lutter contre les « trappes à inactivité » puisque un tel revenu doit pouvoir être cumulable avec les revenus du travail.
Le paradoxe. Point phare du programme du candidat du PS à la présidentielle 2017, l’idée d’un revenu universel est en réalité une idée très ancienne et qui dépasse les clivages politiques traditionnels. En effet, cette idée est évoquée des le XVIe siècle par saint Thomas More. Elle sera reprise au XIXe siecle, notamment par les socialistes utopistes tels que Proudhon. Plus récemment, les économistes libéraux tels que Friedmann soutiennent cette idée.
Les enjeux. Les enjeux d’une expérimentation du revenu universel sont de quatre ordres. Ils sont premièrement philosophiques. Générosité, efficacité ou stigmatisation ? Faut-il encadrer l’utilisation de ce revenu ou le laisser libre d’emploi ?Deuxièmement, les enjeux sont financiers. C’est la un point majeur. En effet, le surcoût estimé pour la France serait de 10 points de PIB, soit plus de 200 milliards d’euros. Troisièmement, des enjeux d’organisation liés à la nécessité d’une remise à plat totale des relations entre l’État, la Sécurité Sociale au sens large et les collectivités locales. Avec à la clé une simplification via une refonte de la totalité des allocations, dont celles liées au logement. Quatrièmement, les enjeux sont politiques, plus particulièrement quant au clivage droite – gauche et aux conditions d’âge, de nationalité, de résidence fiscale.
Ce projet peut permettre une remise à plat du « modèle social » dont chacun s’accorde sur la nécessité de le réformer, mais rarement sur les modalités. Dans ces conditions, la réforme des aides au logement de l été 2017 pourrait constituer le premier étage de la fusée.