Le roi mots dit
10 avril… 1302. Philippe le Bel réunit les premiers états généraux du royaume de France. Il y est (déjà) question de Notre Dame de Paris (ouverte), du rôle de l’État pour s’imposer dans une situation difficile, de ressource financière à emprunter et du travail des légistes pour préparer des textes (non, non on ne parle pas d’ordonnances) applicables à l’ensemble du royaume. Étonnant Moyen-Age n’est-ce pas ? L’occasion en sus de relire Maurice Druon…
Le roi mot(s) dit ! Le roi Philippe le Bel, en conflit avec le pape Boniface VII d’un côté et les Flamands de l’autre, a besoin d’argent pour payer les dépenses du royaume, en guerre. Sur une idée de son conseiller, Enguerrand de Marigny, il décide de convoquer les représentants des trois ordres de son royaume que sont les nobles, le clergé et le tiers état.
Le champ des partisans. Une lettre est adressée aux barons et prélats, aux églises cathédrales, aux universités ainsi qu’aux baillis royaux, pour faire élire par les villes des syndics ou procureurs. Après plusieurs séances préliminaires, les trois ordres se réunissent le 10 avril 1302 sous les voûtes de la cathédrale de Notre Dame de Paris, en présence du roi.
Cujus regio ejus religio mais… avec la suprématie du roi sur le pape. Un peu d’anachronisme pour cette formule popularisée au XVIème siècle mais qui résume parfaitement l’Etat d’esprit. Car le roi très chrétien ne saurait dépendre de Rome. De jolies querelles en perspective entre le pouvoir temporel et spirituel… Ces premiers états généraux interviennent à un moment où la royauté est en train de construire un État qui émerge. Elle doit s’affirmer au détriment, d’une part, de l’ordre féodal, les grands seigneurs gardant bien souvent pour objectif de consolider et accroître leur situation personnelle et, d’autre part, du pape.
Avant de mourir, Philippe Le Bel rencontre à Pont-Sainte-Maxence (actuel département de l’Oise) non pas le patient zéro mais un paysan (malade) qui lui est reconnaissant d’avoir pris les mesures qui ont permis son affranchissement à défaut de sa guérison… Avant que la peste ne décime le royaume de France…