En direct de Versailles. Stupeur et tremblement. Loin des bruissements de la réunion du Congrès. On vient d’apprendre en effet que le Maurras allait être supprimé. Interdit. Rayé. Passé aux oubliettes. Certes, il y avait déjà eu la décision des plus hautes autorités de l’Etat d’effacer le nom de Charles Maurras du (grand) « livre des commémorations nationales », non sans avoir ab initio validé une préface élogieuse. Allez, un petit détour par les idées de décentralisation.
L’héritier de Mistral, dernier témoin du Printemps des Peuples .A l’aube du XXème siècle, Charles Maurras a 30 ans. Il vit du rayonnement des idées de Frédéric Mistral, dernier témoin du « Printemps des peuples », et dont il a reçu le principe fédératif comme un héritage. Au moment où Maurras s’empare de la notion de décentralisation, le discours de l’époque a tendance à confondre décentralisation et régionalisme, sans oser vraiment s’attaquer t à la question du fédéralisme. Pour Maurras, la décentralisation est étriquée parce que uniquement administrative. Ce propos ne semble pas totalement irréel, même aujourd’hui…
Le défenseur d’un Etat fort, riche de ses provinces. Maurras fustige la vision des conservateurs qui voient dans la centralisation napoléonienne un excellent moyen de contrôler le pays et l’opinion publique. Oh oh, mais c’est subversif cela… Il s’en prend également aux libéraux de la Revue des Deux Mondes, qui opposent universalisme et enracinement. Au contraire, Maurras affirme que l’homme ne peut s’approcher de l’universel qu’en restant fidèle à ses racines. Encore plus dangereux ça… « Qui voudra réorganiser notre nation en devra recréer les premiers éléments communaux et provinciaux. »
Ferry, le prochain sur la liste ? En direct du conseil des programmes, et après les résultats exceptionnels du baccalauréat 2018, on nous annonce que, dès la rentrée prochaine, il ne sera plus autorisé d’étudier, voire de prononcer le nom de Jules Ferry. En effet, Ferry, dit le tonkinois, évoqua en son temps le « devoir des races supérieures », pour expliquer la colonisation. Ah oui, et on oubliait, il faut aussi rayer Ferry de la liste des ministres de l’instruction publique, le faire disparaitre des salons d’honneur de la rue de Grenelle. Mais, on ne peut pas ! Comment cela ? Ben oui, on n’a pas de marché « subséquent » et la commission d’appel d’offres ne se réunit pas pendant les vacances. « On » nous indique que la réponse ne s ‘est pas faite attendre : « Prenez des entreprises turques. » Elles sont disponibles et labellisées par le gouvernement de la Sublime Porte…