Tour de France et territoires (7)
Septième et avant-dernière étape de notre chronique du début de l’été sur la Tour de France et les territoires. Aujourd’hui, la façon dont le Tour met en valeur des territoires en évolution et dont les élus s’approprient l’épreuve, en dépit des alternances politiques dans les collectivités.
Reflet. Le reflet des transformations des territoires Le Tour de France peut être également le miroir des transformations opérées par une ville. L’exemple de L’Alpe d’Huez est révélateur. Découverte en 1952 pour la première fois, la station alpine connaîtra son heure de gloire du milieu des années 1970 à la fin des années 1990 où la célèbre ascension est effectuée quasiment chaque année, avec en point d’orgue l’édition de 1979 que les coureurs escaladeront deux fois, dont l’une sous la forme d’un contre-la-montre individuel ! En 1994, le Tour prend son envol de Lille, coïncidant avec l’ouverture du tunnel sous la Manche, l’inauguration du centre de congrès Eura-Lille. De la même manière, le passage du Tour au Futuroscope à quatre reprises à la fin du vingtième siècle est un exemple allant dans le même sens, la récompense de l’essor d’un territoire. Il est en revanche un exemple qui va dans le sens contraire. Le Tour n’ira sans doute plus au lac Madine, après trois arrêts dans les années 1990-2000, en raison de la liquidation de l’association gestionnaire de la base de loisirs qui, les années fastes, accueillait plus de 400.000 visiteurs.
Vecteur. Les collectivités locales se sont emparées du Tour de France pour en faire un vecteur de communication. Accueillir le Tour de France est considéré par les collectivités locales comme extrêmement valorisant. Si les retombées économiques sont très difficiles à calculer, il est certain que, en termes de communication, l’effet est évident, sur le court terme et au-delà. L’analyse des lieux de départ du Tour de France permet de mettre en évidence le rôle des collectivités locales depuis la décentralisation, et notamment des conseils généraux, l’ancien nom des conseils départementaux : Seine-Saint-Denis (1983) ; Val-de-Marne (1984) ; Hauts-de-Seine (1986) ; Vienne (1990) ; Vendée (1993, 1999 et 2005) ; Côtes d’Armor (1995) jusqu’à la collectivité territoriale de Corse pour la centième édition de 2013.
Continuité. Si la préparation de la décision peut donner lieu à des affrontements politiques, une fois que la décision est prise, les équipes politiques se succédant respectent la décision de leurs prédécesseurs. Il en a été ainsi à Angers à la fin des années 1970 où Jean Monnier se plaça dans la continuité des décisions prises par la municipalité d’avant lui. Il en fut de même à Saint-Etienne où Joseph Sanguedolce (PCF) fit de même face aux décisions de Michel Durafour (UDF).