Le tour du monde à 80 km/h
Jules Verne au secours de la nouvelle limitation de vitesse qui devrait être annoncée sur le réseau départemental français. Mais c’est bien sûr ! Suivez nous, mais sans nous doubler, à travers trois des œuvres majeures de l’illustre français principalement constituées de romans d’anticipation : de la terre à la lune ; voyage au centre de la terre et 20000 lieues sous les mers, euh non sous le réseau départemental.
De la terre à la Lune. Eh oui, la longueur du réseau départemental français représente l’équivalent de la distance de la terre à la lune. Certes, faut-il se rappeler du cours de troisième de physique chimie et de ses données fondamentales pour passer avec succès l’épreuve du brevet des collèges. Allez ! On vous donne un indice. La lumière met 1,25 seconde pour parcourir cette distance. En effet, ce réseau départemental représente, mis bout à bout, plus de 380000 kilomètres. Dit autrement, chaque département est responsable d’environ 4000 kilomètres de réseau.
Voyage au centre de la terre. Ou plutôt voyage au centre des contraintes et méandres des conséquences d’une telle mesure. Il est indiscutable que la vitesse est très largement présente dans les causes des accidents, notamment mortels. Il est tout aussi indiscutable que les restrictions de vitesse décidées en France depuis le début des années 1970 ont contribué à la baisse du nombre des accidents mortels sur les routes. Précisons seulement que l’expérimentation abaissant la vitesse de 90 à 80 km/h a été menée sur des axes nationaux et non départementaux : 18 km sur RN 7 dans la Drôme, 14 km sur la RN 57 en Haute Saône et 49 km sur la RN 151 dans la Nièvre.
20000 lieues sous le réseau départemental. Les routes concernées sont les routes bilatérales, c’est-à-dire celles ne présentant pas de séparation physique entre les deux voies de circulation (muret, terre-plein central ou encore glissières de sécurité). Il s’agit donc de l’essentiel du réseau routier extra-urbain, hors voies rapides et autoroutes. Bon d’accord, ce n’est pas d’une simplicité biblique. Mais rassurez-vous, les radars vous le rappelleront. Sans oublier les centaines de milliers de panneaux à changer ! A la charge des conseils départementaux normalement. Magnanime, l’Etat a annoncé que la prise en charge serait faite via le produit des amendes. A environ 350 euros le panneau, pose comprise, on retourne vers les classes de troisième pour en calculer le coût total pour le contribuable…